Les
terres des dieux anciens
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Les étapes de la croisière |
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La Belle de l'Adriatique à la ligne épurée |
Il n’est pas illogique, pour une
croisière grecque inspirée de la mythologie, de commencer son périple par
Catane. Cette antique cité de la côte est de la Sicile fut en effet fondée par
des colons grecs au VIII è siècle avant J.-C. C’est là que les quelques deux
cents passagers montent à bord de la Belle de l’Adriatique, élégant bateau de
la flotte de Croisi Europe datant de 2007 mais bien rénové dix ans plus tard.
Un peu lent sans doute, il vogue aux alentours de 17 nœuds à l’heure, ce qui
suppose pas mal d’heures de navigation. De Catane, on se rendra à Katakolon pour
parcourir le site d’Olympie où sont nés les célèbres jeux, puis près d’Itea, pour
visiter Delphes, le fameux sanctuaire dédié à Apollon, le dieu des Arts. On se
dirigera ensuite vers l’impressionnant canal de Corinthe pour atteindre le
Pirée, le port d’Athènes dominé par la majestueuse Acropole. De là, on gagnera la
spectaculaire île volcanique de Santorin avant d’aborder face aux remparts
médiévaux de Rhodes, la cité du Colosse qui servait de repère aux navigateurs avant
d’abriter les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Et ce sera Limassol où se
rendit le légendaire Richard cœur de lion pour y délivrer sa sœur et sa jeune
épouse. Là on arpentera le site archéologique de Paphos pour admirer ses
tombeaux royaux et les incomparables mosaïques de villas inspirées de l’art
romain. Le périple se terminera à Larnaca, où l’on pourra voir une forteresse
byzantine et une église renfermant le tombeau de Saint-Lazare.
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La majesté de l'Etna triomphe des baraquements du port |
Catane,
au pied de l’Etna
Catane, cette ancienne cité grecque, est
dominée par le volcan encore actif et toujours impressionnant de l’Etna. Le
centre historique de la Cité se situe Piazza del Duomo, face à son élégante
cathédrale de Sainte-Agathe, la jeune martyre sicilienne à laquelle on arracha
les seins et qui mourut victime de sa foi en l’an 252. Sa fête, le 5 février,
donne lieu à de spectaculaires processions ponctuées de feux d’artifices. Ses
reliques sont conservées dans la Chambre du Trésor.
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La place du Duomo et sa curieuse fontaine à l'éléphant |
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La place du Duomo et son jardin veillé par des statues |
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Le Duomo ou cathédrale de sainte-Agathe à la façade baroque |
Endommagée par un
tremblement de terre au XII è siècle, la cathédrale fut reconstruite, détruite
à nouveau par les mêmes caprices du volcan au XVII è. Les stigmates de ces
blessures toujours suivies de grandioses restaurations la rendent unique car
elle semble issue de tous les styles, l’austérité des arches normandes étant
rehaussée par la richesse baroque. Enfin, l’architecte Battista Vaccariniqui la
dota au XVIII è siècle de la riche façade très ouvragée que l’on peut admirer
aujourd’hui. A l’intérieur, près d’une émouvante Vierge à l’Enfant s’abrite en
une châsse le curieux tombeau datant du XIX è siècle du bienheureux Giuseppe
Benedetto Dusmet, l’évêque de la ville. Ciselé dans la roche volcanique, il est
doté d’un saisissant masque de bronze dû aux ciseaux de Silvestre Cuffaro. On
peut aussi y voir le tombeau du compositeur Vincenzo Bellini, né le 3 novembre
1801 à Catane et donc cher aux cœurs des Siciliens.
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La splendeur baroque contrastant av ec l'austérité des voûtes normandes |
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La châsse du bienheureux évêque Dusmet |
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La singulière douceur de cete Vierge à l'Enfant |
C’est sur cette place de la cathédrale, sur
la margelle de la spectaculaire fontaine de l’éléphant, l’emblème de la ville
avec les seins de Sainte-Agathe, que se retrouve après les cours toute la
jeunesse estudiantine de la ville. Au sud-ouest de la place, juste après une
autre fontaine de facture plus classique cette fois, a lieu le marché aux
poissons de la Pescheria, bruyant et coloré. Des étals de légumes multicolores
se dressent dans les ruelles proches et de multiples bistros et restaurants de
fruits de mer accueillent les visiteurs dans cette ambiance bon enfant propre à
la Sicile.
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l'élégante fontaine surplombant le marché aux poissons |
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Toute l'animation sicilienne en ce marché aux poissons coloré |
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Dans les ruelles voisines les légumes gorgés de soleil rivalisent de couleurs |
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Choux et carottes forment une plus belle composition qu'une certaine vulgaire banane |
La
« côte des cyclopes », lieu mythique d’un combat fameux
A Acireale, ville baroque située encore
plus près de l’Etna, deux églises élevées côte à côte délimitent la place
centrale, tandis qu’une pâtisserie située juste en face du principal portail
permet de déguster un assortiment de pâtisseries de la région, dont les fameux
seins d’Agathe.
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L'amusante ruelle aux parapluies |
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Le musée de l'archéologie et de l'Etana et son somptueux pavement |
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Des vases en forme de têtes |
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Et d'insolites pots de fleurs |
En se rapprochant de la mer, on atteint
« la côte des Cyclopes », lieu mythique du combat d’Ulysse, toujours
à la dérive, avec le géant Polyphème, le plus redoutable des Cyclopes, ces
monstres à un seul œil engendrés par Ouranos qui les haïssaient et Gaïa, la
Terre, sa propre mère…
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A Acireale, deux églises délimitent la place centrale |
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Toute l'exubérance du baroque |
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Une place dédiée à la foi |
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Les seins de Sainte-Agathe, à déguster avec une irrévérencieuse gourmandise |
Au soleil couchant, dans l’eau bleue d’une crique ourlée
de galets d’un noir à faire rêver l’enfer se dressent en effet une forêt de
rochers dentelés, laves refroidies issues d’une lointaine éruption. Le soir
tombe et l’on ne peut que deviner les flancs massifs de la forteresse d’Aci qui
semble elle aussi vouloir se jeter dans les flots.
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A Aci Trezza, ces blocs de lave seraient les cyclopes que combattit Ulysse |
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Comme des monstres surgi des ondes... |
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Le charmant port de pêche d'Aci Trezza et ses maisons peintes |
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