LES DIEUX DU STADE

Olympie : les dieux du stade

La Victoire de Paéonios

Olympie, le palestre où l'on s'entraînait à la lutte

Le temple de Zeus et les descendants du vieux Bois Sacré d'Hercule

Des jeux décidés par Héraclès
Délicieusement situé dans une vallée verdoyante plantée de pins et d’oliviers et cernée par deux rivières, l’Alphée et le Cladéos, le site d’Olympie est un lieu bucolique, bien loin du monde moderne et de sa bruyante civilisation. On y retrouve la paix et l’harmonie si chères au monde antique. La légende veut que le lieu ait été inauguré par Héraclès en l’honneur de son père divin, Zeus. Il y planta le Bois sacré, fixa la longueur du stade olympique à 600 pieds (192,27 m)  et y organisa les premiers jeux. Ceux-ci ne prirent une réelle ampleur qu’à partir du VIII è siècle avant J.-C., lorsque l’oracle de Delphes décida que, durant les Jeux qui auraient lieu tous les quatre ans, les diverses Cités-Etats se livrant des guerres incessantes devraient respecter la Trêve sacrée. Tous les athlètes Eléens pourraient y participer et le vainqueur serait honoré comme un demi-dieu.
La grandiose colonnade du temple de Zeus

Les colonnes du temple de Zeus

Le Philippeion édifié par Alexandre à la
mémoire de son père assassiné

On voit bien l'assise circulaire du Philippéion

Les femmes et les jeux
Comme les athlètes y étaient nus, les quelques 40 000 spectateurs que pouvait contenir le stade n’étaient que des hommes, les femmes en étant exclues. On cite encore le cas de cette Kallipateira, membre d’une famille d’athlètes célèbres à Rhodes, qui se déguisa en homme pour assister à la course de son fils Pisidoras. Manifestant trop bruyamment son enthousiasme lorsqu’il fut vainqueur, elle fut démasquée. Selon les lois d’Olympie, elle aurait due être mise à mort, mais le jury lui fit grâce à cause de la renommée de sa famille.
Le temple d'Héra dédié à l'épouse de Zeus

Exclues des jeux olympiques, les athlètes de sexe féminin organisèrent pourtant leurs propres compétitions à Olympie, les Jeux Héréens dédiés à Héra, l’épouse de Zeus.
Ce fut l’empereur Théodose Ier, converti au christianisme, qui interdit les cultes païens par l’édit du 28 février 380, dit édit de Thessalonique, puis il détruisit maints temples admirables dans tout l’empire romain. Quatorze ans plus tard, il supprima les Jeux Olympiques et fit raser à Olympie l’altier temple de Zeus, celui d’Héra, celui d’Apollon…
Olympie sombra mélancoliquement dans l’oubli jusqu’aux premières fouilles, qui eurent lieu entre 1828 et 1833, lors de l’intervention de l’armée française dans le Péloponnèse pour soutenir la guerre d’indépendance grecque : ce fut l’expédition de Morée. Les militaires étaient accompagnés d’une mission scientifique qui commença à explorer le site. Puis ce fut étrangement Hitler, grand admirateur des jeux du stade, qui ordonna de nouvelles fouilles dans les années 1936-37.

Les plus beaux vestiges
Le tunnel menant au stade vibrant de ses
40 000 spectateurs

Le stade et sa ligne de départ

En pénétrant dans cet endroit enchanteur, on admire d’abord le palestre, le lieu où l’on s’entraînait à la lutte, puis le bel alignement de colonnes du colossal temple de Zeus, le plus vaste et le plus somptueux d’Olympie. Parmi les plus beaux vestiges, citons le temple d’Héra, d’ordre dorique, celui de Zeus bien sûr à l’intérieur duquel se trouvait l’immense statue du chef de l’Olympe ciselée par Phidias, l’une des sept merveilles du monde. Devant le temple, on voit encore le socle triangulaire de la statue de la Niké de Paionios, que l’on peut admirer dans le musée. Près de la sortie, à droite, se dresse le socle circulaire du Philippeion, le temple aux colonnes ioniques qu’Alexandre le Grand fit ériger à la mémoire de Philippe de Macédoine, son père assassiné – sans doute sur l’ordre de sa première femme Olympias.  Quand on emprunte les restes du tunnel menant au stade proprement dit, on peut imaginer l’émotion des athlètes face à cette foule immense prête à faire d’eux des demi-dieux. Les dieux du stade…

Le musée inauguré par Mélina Mercouri

Statues dans l'impressionnant musée d'Olympie

Le légendaire Hermès de Praxitèle portant
Dionysos enfant

Un centaure combattant

Le premier musée du site s’étant révélé trop exigu pour l’ampleur des découvertes d’Olympie – le site fut habité depuis la préhistoire –, on décida la construction d’un musée plus vaste et plus moderne, qui fut inauguré en 1982 par la célèbre actrice Mélina Mercouri, alors ministre de la culture. Les collections sont admirablement exposées, mises en valeur par de savants éclairages, les explications sont claires et nombreuses et l’on chemine d’une merveille à l’autre : l’acrotère circulaire d’argile (le socle)  du temple d’Héra, la terre cuite de Zeus et Ganymède, la Niké (victoire) de Paionios, des armes, des objets du trésor, des exvotos et surtout, surtout, l’incomparable Hermès portant Dionysos enfant, oeuvre de Praxitèle. Presque intact, il ne lui manque que le bras droit. Triomphant, d’une éternelle jeunesse, le messager des dieux porte le futur dieu du vin et des libations.

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Les chevaux d'un attelage


Le petit port de Katakolon


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