Le Shangri-La de Paris, fastes impériaux et zeste d’exotisme
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L'entrée du Shangri-La, au 10, av d'Iéna |
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Tous les fastes du XIX è pour
le prince Roland Bonaparte |
Shangri-La signifie « havre de paix » en tibétain et tout est fait pour que le client s’y sente bien cocooné dans une ambiance un rien dépaysante. Cette chaîne qui possède 72 hôtels dans toute l’Asie vient de s’implanter en Europe avec ce premier hôtel, ouvert le 17 décembre 2010. Londres suivra à côté du London Bridge en 2012.
Tintine était curieuse de savoir comment la célèbre chaîne allait se tirer de cette gageure : restaurer à grands frais un palais parisien inscrit aux Monuments Historiques depuis 2009 en lui gardant sa spécificité de la fin du XIX è siècle, tout en y glissant une touche asiatique.
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Sous la coupole ! |
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Ambiance chinoise avec les céladons |
Pari gagné pour ce palais édifié par l’architecte Ernest Janty de 1891 à 1895, à deux pas du musée Guimet, pour être la résidence du prince Roland Bonaparte, petit-neveu de Napoléon Ier. A la fois explorateur, géographe et botaniste, Roland Bonaparte épousa en 1880 Marie-Félix Blanc, fille du fondateur des Casinos de Monte-Carlo et de la Société des Bains de Mer, ce qui explique son immense fortune. Il acquit 3000 m2 de terrain en bordure de Seine, comprenant toute la colline de Chaillot, pour y faire construire un grandiose palais inspiré du style Louis XIV. Sa fille, la princesse Marie, se fiança au prince Georges de Grèce et de Danemark et continua d’habiter le palais avec son époux jusqu’à la mort de son père en 1924. Elle le vendit alors à la Compagnie financière de Suez. La bibliothèque et les herbiers de son père, les souvenirs napoléoniens furent dispersés. Le palais passa de mains en mains puis fut acheté par l’Etat, qui le revendit en 2006 au groupe Shangri-La Hotels & Resorts qui le fit inscrire aux Monuments Historiques avant de le restaurer à grands frais en respectant les parties les plus anciennes du palais, notamment façade, toiture, vestibules et galerie, escalier d’honneur, ses rampes, grilles et verrières, les salons du rez-de-chaussée et les salons historiques du Ier étage. Des artisans français refirent à l’identique patines, dorures à la feuille d’or, restauration des vitraux, marbres et parquets pour conserver cet art de vivre à la française tant prisé des visiteurs.
81 chambres dont 27 suites regroupées en cinq catégories proposent des prix allant de 750 euros à 18 000 pour la suite impériale. La décoration intérieure fut confié à Pierre-Yves Rocher qui la réalisa dans des tons pastels très doux, rehaussés parfois par des peintures modernes, des jeux de miroirs à la vénitienne, de belles porcelaines orientales. Si le côté cosy des salles à manger, avec leurs profondes banquettes capitonnées, a séduit Tintine, elle est plus réservée quant au mobilier de style Directoire, trop lourd et trop luisant à son goût, évoquant autant de marrons d’Inde. Il occupe trop de place, ce qui fait paraître les suites presque exiguës. En revanche, le jardin intérieur, les terrasses d’où semble surgir la Tour Eiffel l’ont enchantée.
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Miroirs à la vénitiennes et porcelaine bouton d'or |
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La suite en dupleix |
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Et la vue de sa terrasse... |
10, av d'Iéna, 75116 Paris, Tél. : 01 53 67 19 98 et www.shangri-la.com
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