COUP DE COEUR


Appelez la sage-femme de Jennifer Worth,

chez Albin Michel

 

On ne connaît guère ce nom en France, tout d’abord parce que la série Call the Midwife n’est pas encore arrivée en France et ensuite parce que c’est l’unique livre d’un auteur aujourd’hui disparu. Témoignage bouleversant du quotidien d’une jeune infirmière de 23 ans apprenant le « métier » de sage-femme dans un couvent situé dans l’East End londonien, le quartier des docks, de l’Ile aux Chiens et de White Chapel, l’un des plus dangereux de Londres dans ces années cinquante, ce livre se lit comme un roman. Ce mot de métier est placé entre guillemets, car durant des siècles, le savoir des sages-femmes n’était pas reconnu par la médecine légale, certaines n’ayant d’ailleurs aucune espèce de formation. Et les premières à forcer le respect des médecins furent ces religieuses diplômées, qui pratiquaient dans les coins les plus « chauds » de Londres et formaient des jeunes infirmières à leur futur métier de sages-femmes.. Chaque chapitre est consacré à l’un de ces personnages hauts en couleurs que fréquenta Jennifer lors de ses épuisantes années d’apprentissage chez les sœurs de la communauté de Nonnatus House. Le style, à la fois simple et direct, renforce la puissance de ce témoignage où la vie côtoie la mort en des pages tour à tour drôles, sensibles, pratiques et toujours émouvantes.

L’on rencontre ainsi les belles figures de Chummy, sœur Monica Joan, figure dévouée, aristocratique et d’une grande culture, égarée parfois dans son courageux passé, sœur Evangelina, les membres de l’équipe médicale d’urgence, le cas pathétique de Mrs. Jenkins, ayant connu l’abomination des Work Houses, ces hospices pour les pauvres ressemblant surtout à des prisons, où cinq de ses six enfants sont morts loin d’elle, où ce couple extraordinaire, Conchita et Len Warren, aussi amoureux qu’au premier jour, toujours unis dans l’adversité pour attendre la naissance de leur… vingt-sixième enfant…

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