MYSTERIEUX PEROU
Pérou: au coeur du royaume des Incas
Le Pérou, la mystérieuse terre des Incas, nous offre la blondeur lumineuse de sa bande côtière sur le Pacifique, les hauts sommets des Andes, ses villes perchées près du ciel, le lac le plus haut du monde et la luxuriance de sa forêt amazonienne...
Tourbillon de jupes et de couleurs de la Candélaria |
C’est la Chandeleur et l’on célèbre la Candélaria.
Des villages voisins, on vient à Puno dans ses beaux atours à vélos, en colectivos
ou moto-pousse, en bus rapiécés. Les femmes à la longue tresse noire surmontée
d’un drôle de chapeau melon ont passé leurs dix-huit jupons et marchent avec ce
bizarre coup de hanche destiné à faire s’envoler leur jupe. Des hommes en
ponchos, certains affublés d’une fausse peau d’ours ou de la défroque du
diable, des jeunes filles en tenues de majorettes se pressent dans la rue
principale, la Jiron Lima. Les flûtes andines et les bolas scandent les
premiers pas de danse. Les fanfares retentissent.
Tous se dirigent vers l’église de la Candelaria.
Exhibée sur le parvis, sa Vierge naïve préside la fête. En 1780, cette Vierge
de la Candelaria apparut en effet au général indien de l’Inca Tupac Amaru II
pour lui commander de quitter la ville sans combattre les Espagnols. Ce qu’il
fit et Puno fut épargnée...
Cette fête profane évoquant le carnaval devient
presque mystique lorsque les groupes parviennent devant la Vierge. La musique
s’apaise, les danseurs s’immobilisent et s’agenouillent avec ferveur devant
celle qui sauva leur bourgade...
Titicaca, le lac des roseaux
Très à l'aisedans son fragile esquif |
A une quarantaine de kilomètres de Puno, sur la route de
Cuzco, il faut visiter en bordure du lac Umayo le site de Sillustani. Il se
compose d’une vingtaine de tombes incas et pré-incas ou chullpas
édifiées du XIIè au XVè siècle. La plus haute, la chullpa del Lagarto, s’élève
à plus de douze mètres de haut. Ces
gigantesques blocs de pierre assemblés par les Indiens Colla ont ensuite
inspiré l’architecture inca.
Cuzco, le nombril du monde
Marchands itinérants vers Cuzco |
Les quelques quatre cents kilomètres séparant Puno de
Cuzco, la capitale des Incas, le nombril du monde comme ils la nommaient,
offrent une succession de paysages grandioses : monotonie presque
désertique de l’Alti Plano, hauts sommets déchiquetés couverts de neige,
montagnes à la végétation déjà tropicale...
Blottie à 3400m d’altitude au sein de montagnes brunes, la
ville sacrée des Incas a résisté à sa manière à la brutalité des Conquistadors.
Après s’être appropriés ses fabuleuses richesses de pierres précieuses, d’or et
d’argent, les Espagnols auraient voulu effacer toute trace d’une civilisation
qu’ils n’ont jamais comprise, or le gigantisme des blocs de pierre empêcha la
totale destruction. Même le Temple du Soleil, le coeur de Cuzco autour duquel
les Espagnols édifièrent le monastère Santo Domingo ne put être entièrement détruit.
Cloître et monastère enrobent l’ancien temple du Soleil ou Coricancha dont il
reste bon nombre de blocs massifs, taillés étrangement en zigzag, exactement
ajustés l’un sur l’autre ! Les murs sont inclinés vers l’intérieur pour
résister aux tremblements de terre et les ouvertures sont en forme de trapèze,
mais il faut imaginer tout cela recouvert d’or et d’argent...
Dans cette ravissante cité de style espagnol, les
soubassements des plus vieilles demeures ou des édifices religieux datent de la
période inca. Au centre de la ville, sûr la plaza de Armas s’élève la superbe
cathédrale composée en fait de trois églises, la Sagrada Familia à gauche, la
cathédrale au centre et l’église del Triunfo à droite. Edifiée à la place de
l’ancien palais de l’Inca, cette cathédrale de style baroque édifiée à partir
de 1560 est un flamboiement d’argent. La plupart des murs exhibent des toiles
de la célèbre « école de Cuzco », à la fois naïve et opulente. A
côté, l’église de la Compania (des Jésuites, bien sûr) arbore l’une des plus
belles façades baroques du Pérou.
Il faut errer sans fin dans les impressionnantes ruelles
partant de la place d’Armes, la calle Loreto ou la calle Hatun Rumiyoc bordée
du plus beau mur inca de la ville et de la fameuse pierre à douze angles.
Partout, des échoppes proposent pulls, ponchos ou écharpes en laine de vigogne
ou de lama. A l’angle de cette rue et de Palacio, le musée d’Art religieux vaut
le détour. Autour d’un cloître tapissé d’azulejos s’organisent des salles
contenant retables, plafonds et portes ciselées, meubles sculptés et peints,
sculptures et peintures de l’école de Cuzco.
Le marché de Cuzco |
Vieille dame dans une épicerie de Cuzco |
Le soir, c’est sur la place San Blas que l’on peut
déguster un verre de pisco bien mérité (eau de vie de raisin avec du
citron, un blanc d’oeuf battu et de la canelle) en écoutant les accords des antaras
(flûtes de Pan) et des kenas (flûtes droites). Quand résonnent cajas
(tambours) et tinyas (percussions), les couples s’élancent pour danser
la célèbre diablada d’Oruro, évoquant l’éternelle lutte du bien et du
mal. Il faut ensuite déguster un maté de coca, une infusion annihilant
les effets de l’altitude, dans le plus bel hôtel de Cuzco, le Monasterio,
ancien monastère reconverti en hôtel. Au-dessus de la ville veille ce qu’on
nomme « la forteresse », en réalité un autre temple inca figurant la
tête d’un puma tandis que le reste de la cité inca représentait son corps. Les
blocs de pierre disposés en quinconce évoquent des dents impressionnantes.
Le splendide hôtel du Monasterio |
La Candélaria, danses et ferveur |
Masque légendaire |
Les tourbillons de la Candélaria |
En train par le Chemin de l’Inca vers le Machu Picchu
De la petite ville d’Aguas Calientes, connue pour ses
sources d’eau chaude, un petit train suit le cours d’un torrent tumultueux,
l’Urubamba, jusqu’à la station de Puente Ruinas. Puis un bus monte jusqu’au
site. Même si tout le monde a vu des photos du Machu Picchu (Vieille Montagne
en langue quechua), on ne s’attend pas à se trouver dans un endroit si sauvage,
hérissé de multiples pics verdoyants s’élevant presque à la verticale depuis
des gorges profondes. Cette montagne arasée par les Incas pour en faire un terrain
plane où bâtir leur cité mythique fut pendant des années recherchée en vain par
Pizarro et ses sbires qui espéraient faire là une abondante moisson d’or. Or il
ne la découvrit jamais. Dépouillée de sa végétation et fouillée en 1911 par
l’archéologue américain Bingham, cette cité perdue pose encore une énigme. Le
Machu Picchu fut-il une forteresse, un refuge, une ville religieuse, un autre
temple du soleil ? On n’est sûr de rien ? Ce site pouvant abriter
plus de mille personnes comprenait le quartier des agriculteurs et celui des
notables, la maison de l’Inca et l’Intiwatana, lieu où l’on
« attache » le soleil, sorte d’observatoire dont la table centrale
servait de calendrier solaire, le quartier des prisons et celui des Mortiers,
réservé aux tâches domestiques... Le site est admirablement conservé et
entretenu, mais il faut venir tôt pour éviter le flot de touristes. L’ambiance
reste magique si l’on s’y promène seul...
Le site grandiose du Machu Picchu |
Dans la luxuriance de la forêt amazonienne
La belle luxuriance de la forêt amazonienne |
Au coeur de l’Amazonie péruvienne, à une heure de bateau
de Puerto Maldonado, sur les rives du Madre de Dios, José Koechlin, homme
d’affaires d’origine autrichienne, a créé une réserve de 10 000 hectares ,
avec un centre d’études biologiques, une école et un complexe hôtelier
respectant la nature, Reserva Amazonica. Un bâtiment circulaire en chaume et
bois constitue le centre de cet hôtel pas comme les autres. De simples rondins
forment des dalles menant aux différents bungalows, spartiates et sans
électricité mais pourvus d’eau courante et de toilettes. De là, on peut partir
en bateau pour le lac Sandoval, l’île aux singes ou la petite ferme d’Anselmo,
un Indien amoureux des fleurs. Le soir, on observe à la lueur d’une torche des
caïmans tout de même longs de cinq ou six mètres...
Le retour ensuite sur Lima, sa pollution, son bruit, sa
circulation est un peu déroutant. En dépit des jolies plages (polluées) du
quartier résidentiel de Miraflores et d’un beau centre ville comportant
l’inévitable Place d’Armes, une superbe cathédrale jaune d’or et une poste
vénérable, Lima est une ville que l’on doit aborder avec précaution. Certains
quartiers sont même de vrais coupe-gorges...
Fiche pratique
. Air France, Tél. : 08 20-820-820, propose un
vol par jour pour Lima, sauf les mardi et mercredi, avec un stop à Caracas.
. Ibéria, Tél. : 08 20-075-075 assure
environ un vol par jour via Madrid ou Barcelone.
Où dormir
. A Lima, dans le quartier résidentiel de
Miraflorés, très sûr et bien situé en bordure de mer :
- Hotel Libertador, Los Eucaliptos, 550 San Isidro, Tél. :
421 66 66, à partir de 160 dollars la chambre simple. Très confortable, piscine
agréable sur le toit.
- La Castellana,
222 Grimaldo del Solar, Tél. :
444 35 30, jolie villa coloniale et patio intérieur, à partir de 80
dollars.
. A Puno, au bord du lac Titicaca :
- Hôtel Libertador, Isla Esteves, Tél. : 36 7780,
admirablement situé sur une île, un peu moins cher qu’à Lima.
- Sonesta Posada del Inca, juste devant le fameux bateau
Yavari transformé en musée flottant et ancré à l’entrée de la ville, Tél. 36
4111, à partir de 120 dollars.
. A Cuzco
- Hôtel Monasterio, le plus beau de la ville, à visiter de
toute façon, 136, Plazoleta Nazarenas, Tél. : 24 1777, à partir de 230
dollars.
- Hôtel Libertador dans un ancien couvent aussi, 259 Plazoleta
Santo Domingo, Tél. : 231 961, très confortable, à partir de 170 dollars.
. A Aguas Calientes
Le Machu Picchu Pueblo Hotel, situé dans un parc
d’orchidées propose de jolis bungalows à la sortie de la gare, Tél. : 211
032, 220 dollars environ.
. En Amazonie, Inkaterra offre un tourisme écologique. Formule
week-end tout compris à 170 dollars, Tél. : 800 442 5042.
Où se restaurer ou boire un verre :
. A Lima :
- La Rosa Nautica, Espigon 4, Playa Costa Verde,
Tél. : 445 01 49, restaurant construit sur pilotis sur l’une des plus
belles plages de Miraflorés, offre trois menus touristiques à partir de 35
dollars.
- L’Eau Vive, 370 Jiron Ucayali, Tél. 427 56 12, est une
oasis de fraîcheur située en face du ministère des Relations extérieures.
. A Puno, près de la place d’Armes :
- Restaurant La Casona, 517 jiron Lima, Tél. : 35 11 08, menu à 10 dollars, truite
délicieuse.
. A Cuzco, en face de la cathédrale :
- Restaurant Tunupa, 233, Plaza de Armas, Tél. : 23 53 70, danses typiques et buffet sympa.
- Prendre un verre en écoutant de la musique au café The
Muse, 684 Tandapata, Plaza San Blas,
Tél. : 246 332.
Que rapporter
Un peu partout dans les échoppes et marchés, achetez
pulls, ponchos et écharpes en laine de vigogne, crèches sculptées, taureaux
porte-bonheur.
. A Lima, bijoux et cadres en argent à la galerie
marchande du 5411 av. Petit Thouars.
. A Cuzco :
De beaux pulls et écharpes en alpaga véritable à la fabrique
de Carlos Pumayali (Tél. : 97 402 11), les statuettes de Vierges aux longs
cous de Francisco Mendivil et de belles peintures de « l’Ecole de
Cuzco », 619 Plazoleta San Blas, Tél. : 233 247, les statues (belles
mais chères) d’Antonio Olave au 651 Plaza San Blas, Tél. : 231 835.
. Voyager Autrement, 44, rue de Montauban, 93 410 Vaujours, Tél. : 01 41 51 41 50 propose un circuit dans le Nord du Pérou en passant par Lima, Trujillo, Cajamarca, Magdalena, Chachapoyas, Chiclayo, Piura et Punta Sal, avec hébergement dans des fermes ou auberges.
. La Burle, 07510 Usclades, Tél. : 04 75 38 82
44, mail Laburle@wanadoo.Fr organise aussi
des circuits pour visiter le Nord du Pérou.
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